Art du commun

14 mai, 2005

l'amour fait mal

Et constamment je me demande à quel point on peut utiliser le temps du quotidien pour réfléchir aux choses philosophiques. Est-ce que chacun de nos mouvements créatifs doit être motivé par une question intellectuelle, existentielle ou philosophique? J'ai l'impression, souvent, de divaguer, de me laisser dériver et de ne pas avoir de direction, ou de combat, comme Chris et son combat. Est-ce que c'est ce qu'il faut faire, se dédier à une cause tout entière? Si tel est le cas ma cause est celle des mots, et des idées qu'ils évoquent, qu'ils perpétuent. Il me faudrait donc prendre des cours de philosophie de la langue, ou de linguistique, d'étymologie.

Peut-être devrais-je commencer à rédiger un essai sur la question, sur la traduction et la façon dont les langues influencent la pensée?

Ma vie serait-elle plus intéressante si je faisais plus de choses, si elle était complètement équilibrée? Ne l'est-elle pas?

Ce petit passage dans le coin de l'aéroport me rappelle mes étés avec Air Canada, nous logions dans un hôtel miteux dans le quartier, et n'avions que 10 jours pour nous trouver un logement pendant lesquels nous devions aussi être disponibles pour travailler.

Je n'aime pas penser à ces souvenirs, parfois, parce qu'ils me blessent. J'ai de la peine qu'ils ne soient plus maintenant que des souvenirs et je n'aime pas les conversations où les gens ne font que se rappeler du temps où… Te souviens-tu de la fois quand… Je préfère construire mes souvenirs au fur et à mesure

Depuis que Chris est venu à TO la semaine dernière je ne cesse de penser à lui, sa présence me hante. Et je cherche des moyens de me défaire de cette douleur par les livres ou les films, ou l'art, mais l'art parle peu d'amour. Je suis allée voir quelques expositions et je dois me ranger du côté de Caro - où est le sentiment dans l'art? Dans un moment de douleur, ou d'extrême joie, je voudrais pouvoir me réfugier dans le dessein d'une œuvre qui parlerait de ce que je vis. Je trouve qu'il y a beaucoup d'humour dans l'art, ce qui ma plaît, mais qu'en même temps il manque de sensibilité très crue, ou même de représentation formelle, d'exploration.