Art du commun

05 mai, 2005

Mohanad le philosophe triste

Hier en rentrant du travail je suis allée courir pendant une heure - ça ne m'était pas arrivé depuis plusieurs semaines. C'était magnifique dans le parc, la lumière, mais surtout l'air, qui me semblait tellement moins pollué que partout ailleurs dans la ville. Quand je suis rentrée, j'ai vu Mohanad, qui s'est assis avec moi. Il avait perdu son sang-froid et frappé un homme qui l'avait insulté dans la rue. Il en était vraiment troublé alors je l'ai écouté, mais il ne pouvait plus s'arrêter de parler, et il a parlé de comment il ne voulait pas s'attacher aux choses et aux êtres mais qu'offre parce qu'il en est incapable. Il a parlé pendant longtemps et je ne pouvais m'empêcher, d'une part, de l'admirer pour sa détermination et pour la profondeur de sa réflexion, mais d'un autre côté j'étais très attristée pour lui, parce que chaque fois qu'il vit des moments de bonheur, ou qu'il s'amuse, il souffre et perçoit cela comme une faiblesse. Il ne veut pas s'attacher aux gens parce qu'il a peur de souffrir, mais je pense qu'il souffre bien plus de ne pas vouloir se laisser attacher. Je pense qu'il rêve du jour où il aura le courage de faire ses valises et de simplement mettre les voiles, sans dire au revoir, sans regarder derrière lui.

Enfin quand il est sorti de ma chambre une heure plus tard, je me sentais vraiment déprimée et j'aurais tellement eu besoin de sortir, de boire de la bière, de rire et de m'amuser, mais toutes les personnes que j'ai appelées (?) étaient occupées, ou déjà sorties. Alors j'ai regardé Wonderfalls, j'avais les dvd de la télésérie, j'ai lu.

La semaine prochaine je vais participer à une très grosse conférence où je devrai traduire, en direct, une communiqué pour les grosses légumes de l'industrie automobile de Canada (ou quelque chose comme ça). Je suis contente qu'enfin un défi de taille se présente à moi, c'est l'occasion de faire mes preuves… mais c'est aussi très stressant.

Chris arrive demain matin. J'ai hâte!